Jacques Taminiaux (1928-2019)

En ce jour des obsèques de Jacques Taminiaux (1928-2019), les membres du Centre d’études phénoménologiques qu’il a fondé tiennent à lui rendre hommage. Beaucoup ont déjà salué la mémoire d’un penseur majeur du XXe siècle, qui a marqué plusieurs générations de collègues et d’étudiants. Notre centre lui doit tout, lui qui a grandement insisté auprès du P. Van Breda, pendant et après la scission de l’Université catholique de Louvain, pour que Louvain-la-Neuve participe encore du développement des études phénoménologiques. Nous vous invitons à relire les discours prononcés à l’occasion de la remise du Prix Francqui qui lui a été décerné en 1977 par un jury d’universitaires de tous horizons – jury présidé par un certain Emmanuel Levinas, que Jacques Taminiaux a largement contribué à faire connaître en soulignant auprès de Van Breda la qualité des travaux qu’il entendait publier dans la collection Phaenomenologica.

Le CEP conserve le TAP d’un texte de Max Loreau signé par lui et offert à Jacques Taminiaux en 1967 « La poésie, la peinture et le fondement du langage ». On y lit à la première page :

« Si l’on en croit Husserl qui, sur ce point, se réfère d’ailleurs à Descartes, celui qui aspire à être philosophe doit, au moins une fois dans son existence, faire retour sur soi en vue d’échafauder ensuite une philosophie qui soit sienne. Ce but, il ne peut espérer l’atteindre vraiment qu’au terme d’une descente vers l’origine dont l’effet est de mettre à nu le moi absolu face à lui-même ».

Si le retour sur soi est forcément réflexif, la descente vers l’origine semble, elle, plus affective et par là plus radicale, et vise peut-être bien l’amour, ou la mort, à moins que les deux ne soient liés. Quoi qu’il en soit nul doute que Jacques Taminiaux est parvenu au « terme » et qu’il s’est effectivement échafaudé une philosophie qui n’appartenait qu’à lui.

20190514133038621

Photo: Jacques Taminiaux à Lima (Pérou) en 1996 (conservée aux Archives du CEP)

Laisser un commentaire