Classicisme et romantisme. Une écriture réflexive dans Smarra ou les démons de la nuit de Charles Nodier

Gabriele Vickermann

pp. 87-100

Le texte intitulé Smarra ou les démons de la nuit, qui échappe à toute classification sans équivoque, peut constituer un singulier témoignage de la position de Nodier, dans le passage de l’écriture du classicisme à celle du romantisme ; Nodier le conçoit comme un « pastiche des classiques » (avant-propos de 1832), mais la critique le considère comme un « livre romantique » (ibid.), et de fait il utilise, avec le cauchemar, les vampires et la guillotine, un inventaire iconologique romantique effrayant qui se rattache simultanément à un courant historique concret.Employant des stratégies paratextuelles et intertextuelles, faisant appel au double récit du rêve, Nodier met en scène son matériau littéraire d’origine très diverse, tout en exposant le caractère fictif du récit. Pourtant, le texte respecte une double stratégie, celle de la mise en scène ludique et de la création simultanée de plausibilité anthropologique, de réflexion distanciée et d’imbrication affective essentielle, sans perdre pour autant leur rapport de tension.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.862

Full citation:

Vickermann, G. (2001). Classicisme et romantisme. Une écriture réflexive dans Smarra ou les démons de la nuit de Charles Nodier. Revue germanique internationale - ancienne série 16, pp. 87-100.

This document is available at an external location. Please follow the link below. Hold the CTRL button to open the link in a new window.