Merleau-Ponty à De Waelhens (25 mars 1946)

Comme annoncé précédemment, nous commençons avec ce post la publication d’une sélection de lettres adressées par Merleau-Ponty à Alphonse de Waelhens.

Selon le récit du R. P. Van Breda (« Maurice Merleau-Ponty et les Archives-Husserl à Louvain », Revue de métaphysique et de morale, LXVII, 1962, p. 410-430), c’est en mars 1939 que Merleau-Ponty se rend pour la première fois à Louvain pour consulter les inédits de Husserl. Il y fait notamment la connaissance d’Eugen Fink. La guerre l’empêche d’y revenir jusqu’en 1946, qui est précisément l’année au cours de laquelle il rencontre Alphonse de Waelhens, alors tout juste nommé Professeur à l’Université catholique de Louvain. La lettre que nous présentons (classée E18) documente cette première rencontre qui inaugure une longue série (il n’est pas inutile de noter que Madame Merleau-Ponty écrit le même jour à Madame de Waehlens pour la remercier de l’accueil qui a été reservé au couple à Louvain, (Lettre E17)).


24 rue de la Tour XVI

Lundi 25 mars 194

 

Cher Monsieur et ami,

Vous nous avez fait à Louvain un accueil si amical et vous nous avez donné une hospitalité si charmante que ma femme et moi en étions touchés et enchantés. Nous avons passé avec vous des moments que nous ne sommes pas près d’oublier. J’aimerais que nous ayons vous et moi l’occasion de reprendre la conversation philosophique commencée à Louvain. Ce sera pour notre prochaine rencontre, soit que vous veniez à Paris, soit que je retourne en Belgique, comme je le souhaite. Permettez-moi, pour le moment, de vous redire un grand merci pour le séjour que Madame de Waehlens et vous-même nous avez ménagé à Louvain, — et aussi pour les mots si riches de sens que vous avez adressés au public du Séminaire des Arts le soir de la conférence.

Voilà longtemps que je veux vous exprimer ces sentiments de gratitude. La fin de notre séjour en Belgique a été occupée par beaucoup d’aimables invitations, par les voyages à Verviers et à Gand ; aussitôt rentré ici, j’ai dû retourner auprès de mes étudiants de Lyon ; de sorte que j’ai, d’un jour à l’autre, différé cette lettre que j’avais envie d’écrire. Mais il me tardait de vous faire savoir comme je suis heureux d’avoir enfin fait votre connaissance ainsi que celle de Madame de Waelhens.

Au revoir, cher Monsieur et ami, veuillez, je vous prie, transmettre à Madame de Waelhens l’hommage de mon respect, et accepter vous-même l’expression de ma très cordiale sympathie.

Maurice Merleau-Ponty


 

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