CFP Research Conference on the Early Heidegger

YHeidCall for Papers: « The Fundamental Concepts of Heidegger’s Hermeneutics of Facticity », September 22-23, 2016, UCL – ULB – ULg (Belgium)

In the context of the recent translation into French of some of Heidegger early lessons (GA 60 in 2011, GA 63 in 2012, GA 59 in 2014, GA 56/57 forthcoming), the Catholic University of Louvain (CEP), the Free University of Brussels (LPH) and the University of Liège (URPh) jointly organise a research conference on “The Fundamental Concepts of Heidegger’s Hermeneutics of Facticity”, September 22-23, 2016.

Abstract

The conference will engage in an “immanent” reading of Heidegger’s first philosophy. Such an approach contrasts with the genealogical reading of Heidegger’s early lessons – indeed, rooted in Husserl’s phenomenology, Neo-Kantian philosophy and in the philosophy of life. The conference will focus on Heidegger’s early philosophy in itself and on its originality, including compared to the later developments of Heidegger’s own philosophy.

The objective of the conference is to provide a review of the concepts that are typical of Heidegger’s Hermeneutics of Facticity: its “conceptual signature” within the history of philosophy. Communications will in particular address the specific and ad hoc vocabulary set in the context of the hermeneutics of facticity. Nevertheless, the purpose of the conference is less to establish a kind of Lexikon than to shed a new light on some fundamental themes addressed in Heidegger’s early philosophy.

Heidegger’s early concepts that will be of special interest include but are not limited to:

– Concepts inherited from the (historical or contemporary) philosophical tradition but which gain a new sense in Heidegger’s phenomenology of life: Intentionalität, Kategorie, Kairos (kairologisch), Leben/ Erlebnis, Phänomen, Phänomenologie – Psychologie – Ontologie – Wissenschaft, Theorie, Ursprung – Ursprunglichkeit, Verstehen, Verantwortung, Weltanschauung, Wert – Geltung, etc.

Concepts that are typical of Heidegger’s Hermeneutics of facticity but disappear in his later philosophy: Formale Anzeige, Begriff (Ausdrucksbegriff, Ordnungsbegriff), Diahermeneutik, Grunderfahrung, (sich-selbst) Haben, Das Heute, Ruinanz, Rhythmus, Selbstwelt, (hermeneutische) Situation, Selbstgenügsamkeit des Lebens, Vollzug, Selbst-, Mit-, Um-welt, etc.

– Concepts that appeared during the early period and are still maintained (although with a possibly different meaning) in Heidegger’s later work: Alltäglichkeit, Das “als was”, Angst, Bekümmerung / Sorge, Augenblick, Auslegung / Interpretation, Bedeutsamkeit / Bedeutung, Bewegtheit / Bewegung, Destruktion (Abbau, etc.) Existenz, Faktizität, Geschichtlichkeit, Das Man, Vorgriff – Vorhabe, Wie (Grundwie), Wiederholung, Zeitigung, etc.

Invited Speakers:

Sophie-Jan Arrien, Université Laval, Québec

Servanne Jollivet, Archives Husserl, CNRS/ENS

Claudia Serban, Université de Toulouse 2

Francisco de Lara López, Université pontificale catholique du Chili

Organizing committee:

Sylvain Camilleri, Université catholique de Louvain

Guillaume Fagniez, FNRS/Université libre de Bruxelles

Charlotte Gauvry, Université de Liège

Practical Details:

 The seminar will take place September 22-23, 2016 at Louvain University (Université catholique de Louvain) and Brussels University (Université libre de Bruxelles), Belgium.

Proposals (title and abstract, 700 words maximum) must be sent to S. Camilleri (sylvain.camilleri@ulouvain.be), G. Fagniez (gfagniez@ulb.ac.be) and C. Gauvry (c.gauvry@ulg.ac.be) by May 30, 2016. Acceptance or refusal will be notified by June 15, 2016.

The talks will be in French, English and German. Passive understanding of French is recommended.

We do not cover the accommodation and travel costs of the CFP speakers. Information on accommodation is available.ulg300

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Van Breda, le sport et la réduction

La contribution de Van Breda aux études phénoménologiques est un fait indiscutable. Par le sauvetage et la mise en valeur du Nachlass husserlien et, dans une moindre mesure sans doute, par ses textes consacrés à Husserl notamment, il a marqué de son empreinte l’histoire de la phénoménologie. On oublie toutefois un peu vite que Van Breda ne s’est pas intéressé uniquement à Husserl et au destin de son oeuvre. Il se passionnait également pour la philosophie médiévale, la philosophie de la culture, la philosophie morale, la philosophie de la personne — et il les a maintes fois enseignées. Son « aventure husserlienne » commence en 1938 quand, sur le conseil de Joseph Dopp, il vint à Fribourg s’enquérir de la possibilité de consulter certains inédits laissés par Husserl qui venait de mourir. En 1942 pourtant, il a encore l’esprit assez libre pour publier, dans le premier fascicule d’une revue étudiante titrée Olympia, un petit texte intitulé : « L’éducation physique et l’éducation morale« .

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La question qu’il y pose est la suivante : « L’éducation physique et le sport, considérés en eux-mêmes et en leur forme systématisée, tels qu’on les pratique de nos jours, sont-ils, oui ou non, un facteur édifiant et utile à la formation morale de la personnalité entière ? » (p. 19). La réponse sera positive : parce qu’une « pratique des sports, menée et dirigée, exige en tout premier lieu l’empire de soi-même et la discipline personnelle. Rester fidèle, durant une partie de tennis, aux règles imposées ou suivre sans défaillance un cours progressif de gymnastique, sont des choses difficiles à réaliser pour l’homme ordinaire (…) De façon certaine quelque chose de l’attitude disciplinée, adoptée délibérement et régulièrement (…) s’infiltrera dans le caractère tout entier » (p. 20) ; parce que « l’éducation physique et le sport (…) se pratiquent d’après des règles sévères » (p. 20) ; enfin parce que « le sport et l’éducation physique, bien compris, nous parlent de sobriété et de sacrifice », d’une certaine ascèse (p. 20).

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Certes, l’éducation physique et le sport ne font pas ici l’objet d’une analyse phénoménologique en bonne et due forme, mais comment ne pas penser que le sportif partage en un certain sens les qualités du phénoménologue (ou vice versa). Peut-être n’est-il pas exagéré de dire que si la réduction phénoménologique était une pratique corporelle (ce que d’aucuns se sont risqués à avancer, avec force nuance toutefois, cf. N. Depraz), elle s’incarnerait dans l’activité sportive telle qu’en parle Van Breda. Si ce n’est pas ce que dit ici « notre sympathique <Père Herman> », celui qui définit ailleurs la réduction phénoménologique comme un « effort soutenu » (« Note sur réduction et authenticité d’après Husserl », in Phénoménologie et Existence, Paris, Armand Colin, 1953, p. 8) aurait peut-être donné quelque crédit à ce rapprochement périlleux !